Une saison de régates dans le golfe.La tradition veut que louverture de notre saison de régate soit à
loccasion de la Folle Plaisance, le 14 Juillet à La Trinité sur Mer. Deux semaines
avant notre National à Lorient, la date était parfaite pour une remise en jambes...
Malheureusement, cette manifestation fut annulée tardivement (elle était pourtant
inscrite au calendrier du club), ne nous permettant pas de trouver une solution de
rechange. On espère tous que la S.N.T. pourra nous organiser à nouveau une manifestation
en 1998.
Labsence dentraînement digne de ce nom ne fait
quaccentuer la prouesse de notre " sinagot ": J.C. Le Mélinaire
qui fit encore des étincelles au National. Félicitations aussi à notre voilier North du
Crouesty: sur les sept premiers, cinq avaient des voiles venant de chez lui.
Une semaine après la fin du championnat, avait lieu la régate du
C.R.G. Dans notre catégorie, lensemble était plutôt hétéroclite. Jugez par vous
même: deux Requin, un dragon, un 5.5 M et un yacht de course de 1909 " Lady
Trix ". Lissue de la régate napporta pas de grande surprise: le 5.5
M, skippé par un ancien champion du monde de Soling, ne nous laissa aucun espoir, même
en temps compensé. Pourtant cela ne nous empêcha pas de nous amuser, surtout autour du
punch. Ah, les régates entre copains!
Le week-end suivant avait lieu lévénement phare de
lété: le Festival de la Voile de lIle aux Moines. Sur trois journées, nous
étions plus de 400 voiliers de tous types à slalomer entre les îles. La météo était
digne dun 15 Août: pétole molle! Mais comme les courants ne sétaient pas
endormis, les départs étaient souvent très confus. Dautant plus que nos chers
organisateurs affectionnaient tout particulièrement les départs sous spi avec le courant
dans les fesses... Et tout ça pour finir 500 mètres plus loin, agglutinés par groupes
de 5 ou 6 bateaux sur des corps morts... à attendre une hypothétique saute de vent ou
une renverse providentielle. Pour reprendre une expression des Tontons Flingueurs, nous
étions au bord du " Nervous Breakdown " (avec l accent).
Et pourtant, cest souvent dans ces moments là que lon
garde nos meilleurs souvenirs, comme par exemple le second jour: Nous devions sortir du
Golfe et faire un parcours dans la baie de Quiberon. Mais arrivés à la pointe de la
Jument, la renverse avait déjà eu lieu: un fort courant nous repoussait vers le fonds du
Golfe. En lespace de quelques minutes, on se retrouva tous bloqués à cette fameuse
pointe. Il y avait juste assez de vent pour rester immobile par rapport à la côte. Dans
ces cas là, la solution est simple: il faut longer le rivage le plus près possible afin
déviter le flot du courant et essayer de passer. Malheureusement, au bout de cette
pointe, il y avait un gros caillou qui bloquait le passage. La tactique devenait alors la
suivante: dans un premier temps, on jouait des coudes pour se faufiler le long de la
pointe en prenant le maximum de vitesse et puis, juste avant daller frotter son
étrave sur le fameux caillou, il fallait donner un coup la barre qui décalait
brusquement le bateau dans le courant, lui imprimant une forte gîte et une auloffée. Le
quillard sécartait alors du danger, mais se trouvait aussitôt immobilisé par la
force du courant. Au bout dune dizaine de minutes, on se retrouva tous bords à
bords (Requin, Dragon, 6 M, Soling...) à essayer de profiter du moindre souffle
dair pour gagner quelques centimètres sur la pointe. A ce jeu là, ça pouvait
durer longtemps. Et en effet, au bout de deux bonnes heures, nous navions toujours
pas progressé! Nous étions bien un peu moins nombreux, mais on gardait toujours espoir
que le vent allait monter... Alors quen fait, il ny avait que la mer qui
montait et provoquait ce fichu courant!
Cest à ce moment là que Peter Pan, ayant remarqué que par
la montée des eaux un passage sétait ouvert entre la côte et le gros caillou,
poussa la logique (et le culot) jusquà se faufiler par ce nouveau chemin. Le
couloir ne faisait pas plus de 4 mètres de large, mais déjà un bras du courant sy
était lui aussi faufilé. Et Peter Pan se trouva comme les autres bloqué en plein
milieu. Vu du large, le Requin, rendu immobile par le courant contraire, donnait vraiment
limpression davoir été déposé sur la côte! Cela fit sûrement le bonheur
de quelques photographes de passage. Pourtant, ni notre persévérance, ni même
laudace de J.L.Planel ne vinrent à bout de cette pointe. Cest aussi ça la
régate!
Côté résultats nous avons eu le droit le dernier jour à une
somptueuse remise des prix sur le port de lIle aux Moines. Avec à la clé une
revanche sur lannée précédente, puisque pour le Festival 1997 les trois Requin
engagés finirent devant les trois Dragon.
E.BAZANTAY